C'est au 2075 Tristan Egloff Avenue, dans cette tour de jeu, que j'ai retrouvé le cadavre du fils de Viviane après trois semaines de recherches. Pour elle, il aurait mieux valu que je ne le retrouve pas.
C'était un troll de jeux de rôles le gamin. Un de ces otakus zombis qui vivent leur existence sur écran plutôt que de prendre le risque de vivre à l'extérieur.
S'il n'y avait eu le chagrin de Viviane, sa mort ne m'aurait fait ni chaud ni froid. Je ne comprenais pas ce môme vivant et je comprend encore moins sa mort.
Il était froid depuis presque une journée lorsque les hommes du Central 114 OSPD m'ont appelé. Pour eux c'était un suicide. Et je n'ai rien eu à redire sur le sujet en arrivant. Le môme était tellement bourré de cachets que son estomac n'avait pas réussit à tous les digérer avant qu'il ne crève.
Pauvre cloche.
Il était là. Juste au pied d'une console WOW. Bleu et rouge, avec la langue couverte de merde blanchâtre. Les mains crispées sur le ventre. Il avait du la sentir passer sa mort ce con. Lui qui flippait à l'idée de vivre, on peut dire qu'il avait vécu sa mort à fond.
Pour Viviane j'ai fait une petite enquête. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le môme était encore plus barrée que je ne l'imaginais.
Un de ses persos, son préféré, avait fait connaissance avec une elfe noire dans WOW. Tomber amoureux par écran interposé je peux comprendre. Mais ce paumé n'avait même pas eu les couilles de draguer un avatar. Non. C'est d'un PNJ qu'il s'était entiché. Une créature créée par le jeu et pour le jeu.
Faut vraiment être cintré.
Forcément leur histoire ne pouvait pas aller bien loin. La belle n'a, et pour cause, jamais répondu à ses avances.
Et c'est pour ces quelques millions de pixels qu'il s'est zigouillé le zigue. Pathétique.
Heureusement qu'il y avait un distributeur de boissons dans ce bouge. J'ai put lever un verre à sa mémoire.
Au moins il ne fera plus pleurer sa mère ce couillon.
Avec un copain avocat on a étudié la possibilité de poursuivre l'éditeur du jeu. Mais Viviane n'a pas voulu.
C'est dommage. On aurait put se faire un bon paquet. Pour une fois que le gamin pouvait gagner quelque chose.
Avec un copain avocat on a étudié la possibilité de poursuivre l'éditeur du jeu. Mais Viviane n'a pas voulu.
C'est dommage. On aurait put se faire un bon paquet. Pour une fois que le gamin pouvait gagner quelque chose.