Dans mon métier, avec le temps, on finit par connaître et fréquenter plus de morts que de vivants. C’est l’évidence. Pas besoin de calcul pour ça. A trois quatre cadavres par jour pendant douze ans, arrive le temps où tout s’efface devant le cimetière.
Le dernier en date se tenait recroquevillé dans un coin de mur en bêton couvert de graffitis, au sixième sous sol du 147 A Xiaolang Passage, un immeuble délabré de Saynone Barheim . 17 ans peut être… pas plus de 20 en tout cas. Il se tenait le ventre à deux mains, dans un désespérant effort pour y maintenir ses tripes. Peine perdue. Celui qui lui avait ouvert le bide savait y faire : cela avait été long et douloureux, et aucun chirurgien aussi doué soit il, n’aurait rien pu y faire. Le gamin était mort bien avant de rendre son dernier souffle. En temps normal, on ne me dérange pas pour des crimes de ce genre. Si je devais me déplacer pour tous les meurtres commis dans Ouang Schock, je passerais mon temps à battre le pavé. Et je ne suis pas payé pour ça.
Je suis commissaire principal de la brigade criminelle de l’OSPD. Je dirige 327 inspecteurs et traite en moyenne chaque année 7 000 meurtres, assassinats, guet-apens, ou règlements de compte. Ouang Schock est une grande ville.Le dernier en date se tenait recroquevillé dans un coin de mur en bêton couvert de graffitis, au sixième sous sol du 147 A Xiaolang Passage, un immeuble délabré de Saynone Barheim . 17 ans peut être… pas plus de 20 en tout cas. Il se tenait le ventre à deux mains, dans un désespérant effort pour y maintenir ses tripes. Peine perdue. Celui qui lui avait ouvert le bide savait y faire : cela avait été long et douloureux, et aucun chirurgien aussi doué soit il, n’aurait rien pu y faire. Le gamin était mort bien avant de rendre son dernier souffle. En temps normal, on ne me dérange pas pour des crimes de ce genre. Si je devais me déplacer pour tous les meurtres commis dans Ouang Schock, je passerais mon temps à battre le pavé. Et je ne suis pas payé pour ça.
Photo : François Kenesi
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